28 octobre 2016

Chanson douce de Leïla Slimani

 

            Roman de la rentrée littéraire, ce titre me faisait très envie ! Je me demandais bien qu’elle pouvait être cette chanson douce qui semblait si affreuse. Un bijou dans l’écriture, une frayeur dans l’histoire.

            Dans ce roman, nous rencontrons la famille bourgeoise parisienne classique et parfaite ! Mais la première phrase nous donne le ton : « Le bébé est mort. ». Ce n’est pas une jolie petite histoire familiale que l’on va nous raconter mais plutôt le drame de cette famille qui se laisse prendre au piège par la nourrice des deux enfants. Nous connaissons donc la fin avant même que l’histoire ne commence. Aucun happy end possible, l’histoire est tragique. Leila Slimani passe plus de 200 pages à expliquer le retournement de situation. Elle décortique l’affaire et tente de trouver le moment où tout a basculé.

            J’ai beaucoup aimé ce roman et c’est comme si j’avais honte de l’avoir aimé. Ce roman m’a mise mal à l’aise et pourtant je n’ai pas pu m’empêcher de le dévorer. Je me suis immiscée dans cette famille. Le lecteur a comme un regard de voyeur malsain. J’ai aimé l’écriture de l’auteure et la tournure psychologique et sociologique que prend le roman au bout d’une vingtaine de pages. L’auteure va au-delà du simple fait divers. Comme si elle était l’avocate de la nourrice.

            J’ai aimé et pourtant je ne me suis pas attaché à la famille et surtout pas au couple qui veut faire croire que leur petite famille est parfaite (insupportable !). Les enfants sont un brin insupportable et j’ai honte de le dire mais je me suis plus attachée à la nourrice et à ses déboires. Peut-être était-ce l’intention de l’auteure. J’aurais aussi aimé en savoir plus sur ce qu’il s’est passé après le drame. Leila Slimani s’est peut-être trop limité à l’avant-drame.

            Une bonne découverte de la rentrée littéraire qui ne va pas jusqu’au coup de cœur. Ceci dit, je souhaite découvrir le premier roman de l’auteure : Dans le jardin de l’ogre. Je recommande mais attention !! ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains (je pense aux jeunes mamans). 


 



Leïla SLIMANI, Chanson douce, 2016, Ed. Gallimard, 225p.

14 octobre 2016

Je m'appelle Léon de Kit de Waal

 

            J’ai eu la chance de lire ce livre grâce à Price Minister et son opération des Matchs de la rentrée littéraire. J’aime cette opération car ce sont des bloggeuses qui sélectionnent les titres. Je remercie Price Minister mais aussi les bloggeuses pour leur travail.

            Dans ce roman, nous rencontrons Léon, petit garçon de 9 ans. Il est l’homme de la maison car son petit frère Jake vient tout juste de naitre et leur maman n’est pas capable de s’occuper d’eux. Les deux petits garçons se verront confier à une famille d’accueil. Seulement, ce ne sera que provisoire car Jake qui a la peau blanche va être adopté et Léon se sentira exclu de la société car il est métis. S’en suit alors une bataille fraternelle.

            Je vais être directe, je n’ai pas véritablement apprécié ce livre. J’ai eu, je pense, beaucoup d’attentes et toutes ont été déçues. Tout d’abord, je m’attendais à ce que la narration soit au « je ». Le narrateur nous donne le point de vue de Léon mais le « il » met une certaine distance que je n’ai pas réussi à franchir pour vraiment m’attacher au personnage. 
Je m’attendais à pleurer, à crier et à avoir de la haine envers la mère. J’en ai eu mais c’était plus l’agacement. Elle ne nous rend pas haineux, elle nous énerve ! 
Je m’attendais à autre chose avec Tufty qui lui fait découvrir le jardinage. L'auteur ne va pas au bout de ses idées j'ai l'impression. Ce livre aurait mérité 100 ou 200 pages de plus. La quatrième de couverture en dit trop et peut nous tromper. 
Je m’attendais à une fin travaillée, quelque chose de bien ficelé, de touchant. Il n’en est rien.  
Vous l’aurez compris, il y a beaucoup de choses que je n’ai pas aimé.

            Au-delà de ça (parce que j’ai quand même du cœur), cette histoire m’a touché, de même que ce petit Léon et la femme qui l’accueille Maureen. Le racisme et les émeutes raciales des années 80 sont les thèmes abordés par l’auteur. Malheureusement, encore une fois, elle ne va pas au bout de ce contexte historique. Tout au long du livre, on reste trop en surface. Il n’y a pas d’approfondissement des sentiments. 

            Bref, vous l’aurez compris ce livre ne m’a pas séduite. Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire et à me sentir concernée. J’ai eu trop d’attentes. Malgré ça, ce livre est plein d’espoir.

 


 Kit de WAAL, Je m'appelle Léon, 2016, Ed. Kero, 348p.

13 octobre 2016

Lettres à Stella de Iona Grey

 

            J’ai pu lire ce merveilleux roman grâce aux éditions Les Escales. Leur générosité m’a touché et je les en remercie car sans eux et sans Iona Grey évidemment (que je remercie encore plus d’avoir écrit ce livre !), je n’aurai peut-être jamais lu le plus beau roman d’amour que je n’ai jamais lu !

            Tout commence en 2011 en Angleterre, alors que Jess est en fuite. Elle fuit Dodge, son petit ami violent. Elle parvient à se réfugier dans un petit cottage situé au bout d’une rue étroite. Il a l’air à l’abandon, personne n’y vit. Elle n’ose rien déranger et puis au petit matin, alors qu’elle se réveille, une lettre passe au travers de la porte sur laquelle est écrit « URGENT ET PERSONNEL ». Elle hésite à l’ouvrir, ne parvient pas à se retenir et découvre une lettre pleine d’amour. Le passé ressurgit et cette histoire d’amour va changer sa vie.

            Soyons honnête, les premières pages ont été difficiles à lire. Je n’ai pas réussi à accrocher tout de suite. Il y a plein de personnages qui interviennent, ils n’ont pas tous du lien entre eux et malgré cela sont tous indispensables. Durant une cinquantaine de pages la situation se met en place et ensuite, ce n’est que du bonheur ! Les pages défilent sans qu’on s’en rende compte, les personnages évoluent sous nos yeux et ils finissent par faire partie de notre famille.

            Soixante ans séparent les deux femmes, Jess et Stella. Deux époques, deux situations et pourtant les mêmes questionnements. Les similitudes sont nombreuses et j’ai adoré ce côté de l’histoire. Elles auraient pu être deux personnages totalement éloignés et pourtant quand on lit ce qui est arrivé à Stella, on retrouve les péripéties de Jess. Ces femmes sont liées par bien plus que des lettres.

            Les personnages sont tous touchants : Will et sa maladresse, Jess et sa fragilité, Stella et sa force, Dan et sa tendresse, Nancy et son impertinence ; même Charles malgré sa violence (j’ai quand même préféré le détester !) et tous les autres qui gravitent autour. Toute une palette de sentiments nous étreint.

            Je ne veux pas trop en dire de peur de vous dévoiler des morceaux d’histoire – ce qui serait bien trop dommage ! Mais je tiens à préciser que ce livre ne contient pas que des lettres. Il y a un côté épistolaire, oui ! On découvre de nombreuses lettres, des mails aussi mais il y a beaucoup de narration. Le lecteur a la chance d’en savoir plus que Jess et Will. L’auteur a d’ailleurs beaucoup travaillé sur l’ordre de la narration. Les chapitres sont divisés selon les périodes : 2011 ou 1942 à 1944. Ce livre aborde beaucoup de sujets : la violence conjugale, la seconde guerre mondiale, la jeunesse démunie, le rôle mineur de la femme dans le couple, l’amour – quand même, et bien d’autres.

            Bref, j’ai adoré ! C’est un véritable coup de cœur ! J’aurais aimé en dire plus mais je ne veux pas trop vous en dire. Juste une chose : lisez-le ! Maintenant, dans le même thème, je m’en vais regarder Pearl Harbor.


Iona GREY, Lettres à Stella, 2016, Ed. Les Escales, 486p.