Roman
de la rentrée littéraire, ce titre me faisait très envie ! Je me demandais
bien qu’elle pouvait être cette chanson douce qui semblait si affreuse. Un
bijou dans l’écriture, une frayeur dans l’histoire.
Dans
ce roman, nous rencontrons la famille bourgeoise parisienne classique et
parfaite ! Mais la première phrase nous donne le ton : « Le bébé
est mort. ». Ce n’est pas une jolie petite histoire familiale que l’on va
nous raconter mais plutôt le drame de cette famille qui se laisse prendre au
piège par la nourrice des deux enfants. Nous connaissons donc la fin avant même
que l’histoire ne commence. Aucun happy end possible, l’histoire est tragique.
Leila Slimani passe plus de 200 pages à expliquer le retournement de situation.
Elle décortique l’affaire et tente de trouver le moment où tout a basculé.
J’ai
beaucoup aimé ce roman et c’est comme si j’avais honte de l’avoir aimé. Ce
roman m’a mise mal à l’aise et pourtant je n’ai pas pu m’empêcher de le
dévorer. Je me suis immiscée dans cette famille. Le lecteur a comme un regard
de voyeur malsain. J’ai aimé l’écriture de l’auteure et la tournure
psychologique et sociologique que prend le roman au bout d’une vingtaine de
pages. L’auteure va au-delà du simple fait divers. Comme si elle était l’avocate
de la nourrice.
J’ai
aimé et pourtant je ne me suis pas attaché à la famille et surtout pas au
couple qui veut faire croire que leur petite famille est parfaite
(insupportable !). Les enfants sont un brin insupportable et j’ai honte de
le dire mais je me suis plus attachée à la nourrice et à ses déboires. Peut-être
était-ce l’intention de l’auteure. J’aurais aussi aimé en savoir plus sur ce qu’il
s’est passé après le drame. Leila Slimani s’est peut-être trop limité à l’avant-drame.
Une
bonne découverte de la rentrée littéraire qui ne va pas jusqu’au coup de cœur.
Ceci dit, je souhaite découvrir le premier roman de l’auteure : Dans le jardin de l’ogre. Je recommande mais
attention !! ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains (je pense
aux jeunes mamans).
Leïla SLIMANI, Chanson douce, 2016, Ed. Gallimard, 225p.