"Je les entendais mépriser beaucoup de gens qui valaient mieux qu'eux, et
cela seulement parce qu'ils n'étaient pas gentilshommes, mais c'est que
ces gens qu'ils méprisaient, respectables d'ailleurs par mille bonnes
qualités, avaient la faiblesse de rougir eux-mêmes de leur naissance, de
la cacher, et de tâcher de s'en donner une qui embrouillât la véritable
et qui les mît à couvert du dédain du monde."
"Le titre que je donne à mes Mémoires annonce ma naissance ; je ne l'ai
jamais dissimulée à qui me l'a demandée, et il semble qu'en tout temps
Dieu ait récompensé ma franchise là-dessus; car je n'ai pas remarqué
qu'en aucune occasion on en ait eu moins d'égard et moins d'estime pour
moi.
[...] " "Le récit de mes aventures ne sera pas inutile à ceux qui aiment
à s'instruire. Voilà en partie ce qui fait que je les donne; je cherche
aussi à m'amuser moi-même."
Le
Paysan parvenu est un roman lu dans le cadre de mes cours de littérature du
XVIIIème : « La naissance de l’individu dans le roman ». Je n’avais
lu de Marivaux que Le Jeu de l’amour et
du hasard, une de ses pièces de théâtre qui m’avait d’ailleurs beaucoup
plu.
Ce
roman nous raconte l’histoire de Jacob, paysan de la Champagne qui vient à
Paris pour livrer le vin, que son père fait, à leur seigneur. C’est l’histoire
de son ascension sociale. Jacob devient Mr de la Vallée puis Mr M***. En sept
petits jours, Jacob fait les bonnes rencontres et parvient à se faire connaitre
socialement. Il est beau : toutes les jeunes femmes qu’il croise tombent
amoureuses de lui, par sa figure et son air intelligent. Marivaux, et c’est une
particularité de cet auteur, n’a pas achevé son roman. Le lecteur arrête sa
lecture lors de la cinquième partie, qui nous laisse sur notre fin.
J’ai
beaucoup aimé ce roman. Pour plusieurs raisons : tout d’abord l’écriture
est vraiment agréable, les paragraphes sont nombreux et les parties plutôt
courtes ce qui rend la lecture plaisante et pas insupportable. La découverte
des personnages est très intéressante mais en soit, ils ne sont pas forcément
très attachants. Ceci dit, le roman comprend une touche d’humour et de
badinage. Jacob vient de la campagne et conserve un peu son langage, ce qui
fait tâche au milieu du monde mondain parisien. Malgré cela, il plait et j’aurais
aimé le rencontrer, en vrai pour voir un peu pourquoi il plait tant !
Alors bien sûr, la fin inachevée, moi je trouve ça dommage. Plein de questions
restent en suspend. Pour le coup, c’est vraiment au lecteur de se faire son
idée.
Bref,
un roman du XVIII que je ne connaissais pas jusqu’alors. Un vrai plaisir de
découverte. Il parait que La Vie de Marianne est le même genre. Marianne serait
la jumelle de Jacob et ça me plairait bien de le découvrir. Une agréable
découverte que je recommande à ceux à qui les romans classiques plaisent !
♥♥♥♥♥
Je vais peut-être devoir le lire pour préparer ma rentrée prochaine. Et j'aimerai aussi lire "La vie de Marianne"
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