14 janvier 2013

L'Oeuvre d'Emile Zola

"Ces filles qu’il chassait de son atelier, il les adorait dans ses tableaux, il les caressait et les violentait, désespéré jusqu’aux larmes de ne pouvoir les faire assez belles, assez vivantes."



Camarade de jeunesse de Cézanne, ami et défenseur de Manet et des impressionnistes, Zola a résumé dans L'oeuvre toute son expérience du milieu et des problèmes de la peinture sous le Second Empire et les premières décennies de la IIIe République. Document de premier ordre sur ces « Refusés », ces « plein-airistes » que nous considérons comme les fondateurs de la modernité, L'Oeuvre dit aussi la tragédie d'un homme, Claude Lantier, tempérament romantique hanté par des rêves d'absolu, le désir de « tout voir et tout peindre. Des fresques hautes comme le Panthéon ! Une sacrée suite de toiles à faire éclater le Louvre ! » Mais, devant l'incompréhension de l'époque, l'absolu du rêve deviendra celui de la détresse, et Claude, qui a commencé comme Manet, aura la même fin que Van Gogh.






                Voici un roman de la saga des Rougon-Macquart de Zola lu et apprécié. C’est une lecture que j’ai réalisé dans le cadre des cours du deuxième semestre. Et je suis très heureuse de l’avoir fait car c’est un des romans les moins connus de Zola (par rapport à Germinal, La Bête humaine ou autres).
                Nous entrons dans le monde Zola mais surtout de Claude Lantier, peintre du XIXè à qui les femmes ne réussissent pas. Seulement, dès le début il découvre une jeune femme devant sa maison mouillée par la pluie et cherchant un abri. Il décide de l’accueillir et s’en suit ses défauts de peintre, la rencontre avec les amis de Claude, la découverte du Salon, de Paris. Un roman sur les artistes : peintre, sculpteur, écrivain, architecte etc. Malheureusement (ou heureusement) le destin de Lantier est tout tracé et il ne semble pas venir à bout de tous les refus de tableaux.
                Ce monde n’est encore une fois, pas très gai. Le peintre ne s’en sort pas. Il a quelques fois des illuminations, des envies de s’en sortir et puis un événement arrive et il retombe à zéro. Ses amis, Sandoz, Jory, Mahoudeau et les autres, n’arrivent pas à le sortir de cette impasse. C’est une véritable quête vers le tableau parfait. Celui qui sera accepté au Salon. Année après année, le désespoir est présent jusqu’au moment où la fin semble arriver. L’histoire est parfaitement ficelé, je n’ai pas trouvé de longueurs particulières, les descriptions (de tableaux entre autres) sont bien réalisées car on a l’impression de les voir.
                Bref, une belle découverte encore une fois ! Pas de déception jusqu’alors ! J’aime cet homme et ce qu’il nous raconte. Un univers bien triste qui semble quelques fois s’égayer... Pas loin du coup de coeur!

♥♥♥♥

4 commentaires:

  1. Je suis content que tu en fasses un article car ce livre de Zola est peu connu et pourtant c'est un de ses meilleurs. En tout cas, un de mes préférés! C'est un ami (aujourd'hui disparu) qui me l'avait conseillé, j'en garde donc un souvenir un peu particulier. Il est vrai que cet ami partageait les mêmes interrogations que moi sur la destinée d'un artiste: doit-il se consacrer entièrement à son art, au risque de rater sa vie sentimentale, sa vie sociale, ou doit-il essayer de tout concilier, au risque d'être limité dans sa création artistique? En tout cas, un roman sublime, très balzacien, que je recommande à tous... Pour la petite anecdote, cette oeuvre a valu à Zola d'être faché avec Cézanne qui a servi de modèle pour le héros peintre...

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  2. J'aime beaucoup Zola que j'ai beaucoup lu quand j'étais au lycée. Malheureusement depuis, je ne l'ai pas relu. Mais bon j'en ai le projet cette année et je pense lire toute la série des Rougon-Macquart. Pour certains ce sera une relecture mais pour d'autres, dont "L'oeuvre", ce sera une complète découverte et à en lire ta chronique j'ai hâte !

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  3. L'Oeuvre est l'un des meilleurs romans de la saga des Rougon-Macquart. Personnellement, ça fait un petit moment que je l'ai lu mais j'en garde quand même un bon souvenir. Comme tu le dis très bien, c'est un univers franchement triste et sombre que Zola nous livre là mais en même temps, je ne pense pas que les conditions des petits peintres qui peinaient à se faire connaître, à l'époque, ait été meilleure. Je pense au contraire que Zola colle au plus près de la réalité...au point, quand même, que son ami Paul Cézanne se sente carrément visé par L'Oeuvre !
    J'ai trouvé ce roman vraiment agréable à lire...

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  4. Ton avis me donne très envie de le lire. J'essaie de lire la série dans l'ordre mais je suis tentée de ne pas m'y tenir parfois et de lire les oeuvres dominantes ou à bonnes critiques...

    D'autre part, je suis également inscrite à blogspot désormais, à l'adresse suivante : lolli-art.blogspot.fr :)

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