L'Office des vivants de Claudie Gallay

"Du doigt, Manue dessine des papillons sur la buée de la vitre. Les papillons emportent le malheur en dehors des maisons. La poudre qu'ils ont sur les ailes, c'est tout le malheur amassé."

Dans la maison des Cimes, le carnet des enfants nés est caché derrière les draps. Après le nom du Père et celui de la Mère, il y a les noms de Marc et de Simone. Pour Manue, il n'y a rien d'écrit. Manue est une beauté tombée du ciel un matin dans ce village abandonné aux loups, aux éclairs qui claquent derrière la montagne. Manue est un secret né de la folie du père. Alors Marc, l'enfant qui parle aux arbres, dit que lorsqu'il sera grand, il emmènera Manue. Très loin du sol gelé l'hiver, des sandwiches à la moutarde, de la honte.

                Si je vous fais une petite liste des romans lus de cette auteure :

- Mon amour ma vie
- Les Déferlantes
- Dans l’or du temps

                Et maintenant L’Office des vivants. Claudie Gallay, je l’ai rencontrée à tout hasard dans un Salon du Livre par chez moi. Je ne la connaissais pas du tout, j’ai lu la quatrième de couverture de Mon amour ma vie, j’ai été séduite, je l’ai acheté, elle me l’a dédicacé et je suis repartie heureuse de cette découverte. Et encore aujourd’hui, heureuse je le suis, car j’adore vraiment l’écriture, les histoires, l’univers de cette auteure !

                Mon problème est récurrent ! Tout comme Zola, j’aime son écriture et son univers donc j’aimerais forcément le roman qu’importe l’histoire. Quoique Dans l’or du temps, j’avais moins apprécié.  Dans ce roman, j’ai retrouvé la même ambiance glauque et froide de Mon amour ma vie. Ce qu’il y a en moins, c’est la famille. En effet, « le père » et « la mère » ont deux enfants puis trois mais il n’y a pas du tout l’esprit de famille. Ils se détestent, ils sont pauvres. Les parents en veulent aux enfants de faire parti de ce monde car il faut les nourrir, ils coûtent cher. 

                Ce qui m’a déstabilisé c’est l’année à laquelle cette histoire peut se dérouler ! En effet, on a l’impression d’être au début du XXè à cause de leurs conditions de vie très précaires mais en même temps, ils ont une voiture. C’est très déroutant de ne pas savoir situer.        

 

                J’ai lu ce roman très rapidement car j’ai été pris directement dans les filets de Claudie Gallay. Dès le début, elle m’a passionné. Pour tout vous dire, je ne devais pas le lire tout de suite. Je feuilletais mes livres à la recherche de ma PALM de septembre, j’ai lu les premières pages et je n’ai pas pu m’arrêter. Elle m’emporte tellement loin à chaque fois, dans chacune de ses histoires. Malgré le peu de pages qui constitue ce roman (et c’est bien dommage) je me suis attachée sans problèmes aux personnages. Les enfants sont extrêmement touchants par l’innocence qu’ils essaient de garder parce qu’ils savent très bien ce qui les attend au fond ! La peur est sans cesse présente, la mort, le froid, la faim les taraude ! La vie est dure, ils veulent s’enfuir. Jusqu’au jour où... 

                Vous l’aurez compris, ce roman est un véritable coup de cœur de par l’écriture mais aussi et surtout de par l’histoire. Elle est très sombre, elle fait mal au cœur mais paradoxalement elle est très belle. A lire !

 
20/20