"Le remords est une chimère (...) il n'est que le murmure imbécile de
l'âme assez faible pour ne pas oser l'anéantir."
Irrités de ce premier crime, les monstres ne s'en tinrent pas là ; ils
l'étendirent ensuite nue à plat ventre sur une grande table, ils
allumèrent des cierges, ils placèrent l'image de notre sauveur à sa tête
et osèrent consommer sur les reins de cette malheureuse le plus
redoutable de nos mystères.
Je m'évanouis à ce spectacle horrible, il me fut impossible de le soutenir.
Je m'évanouis à ce spectacle horrible, il me fut impossible de le soutenir.
J’ai lu
ce roman après avoir visité l’exposition temporaire au Musée d’Orsay : Sade,
attaquer le soleil ! Une amie m’y a emmené et j’ai été convaincue. Alors
bien sûr, nous connaissons le marquis de Sade pour beaucoup d’œuvres mais
celle-ci m’a intrigué car je n’en avais jamais entendu parler. Après l’achat et
beaucoup de recherches sur internet, il semblerait que ce soit l’autre titre de
Justine ou les malheurs de la vertu. J’avais commencé il y a un ou deux ans Les 120 journées de Sodome. Impossible de dépasser les premières pages
tellement le récit est ignoble. Celui-ci finalement est plutôt léger, pour du
Sade !
La
première chose dont je veux vous parler à propos de l’auteur, de l’œuvre c’est
de son écriture. J’ai été agréablement surprise par la qualité de cette dernière.
On ressent le XVIIIème siècle dans sa plume. On ressent toute l’effervescence
de cette société et du libertinage. Vraiment, lorsqu’on lit les premières
pages, nous sommes tout de suite entraînés dans ce monde étrange qui suscite
beaucoup d’interrogations.
Sade
est un homme qui est très peu connu et qui est vite mis dans une case dès que
nous citons son nom. Alors oui, je pense avoir lu le roman le plus « simple »,
le moins « douloureux » mais quand même, c’est quelque chose !
Ecrire cela à son époque et n’avoir peur de rien. Quel talent ! Ce roman m’a
fait penser à La Religieuse de Diderot que, vous vous souvenez peut-être j’avais
adoré ! Cette critique acerbe de la société me passionne. Sade m’a emmené
dans un autre monde, comme dans un monde parallèle qui n’aurait jamais existé
(oui, ça c’est mon côté naïf) ! Il n’a pas peur des mots, il n’a pas peur
de dire ce qu’il pense et d’aller au fond de sa pensée.
Et
Justine ! Le lecteur a forcément de la pitié pour elle. C’est terrible
mais on n’y peut rien. On ne peut rien faire, juste lire (écouter ?) ses
aventures et la suivre. Alors on ferme les yeux quelques fois parce que les
images sont insoutenables mais on la suit parce que ce qui nous fait peur nous
fascine ! L’histoire ? Justine, jeune femme très vertueuse se fait
prendre au piège par plusieurs hommes qui se disent sincère et qui sont
finalement là pour profiter d’elle, de sa vertu et de sa naïveté. Apparemment,
cela les fait fantasmer. Quelques questions restent en suspend notamment après
sa sortie du couvent de récollets.
Je ne
me suis pas particulièrement attaché à elle. Mais on entre quand même dans ce
cercle infernal. Qui n’en fini pas. Et même à la fin, alors qu’on lui souhaite
tout le bonheur du monde, l’infortune la poursuit.
Bref,
vous l’aurez compris, une lecture dérangeante mais une lecture qu’il faut faire !
Découvrir Sade c’est comme entrer dans un monde inconnu où la vertu devient un
vice.
16/20
J'ai lu Sade quand j'étais en prépa, et j'ai moyennement aimé (il faut dire que le prof qui lit 20 pages sans même respirer, ce n'est pas forcément le top). Mais peut-être qu'aujourd'hui ça passerait mieux!
RépondreSupprimerIl faudrait que tu recommences oui ! Celui ci se lit relativement vite en plus (180 pages) !
SupprimerLequel avais-tu lu en prépa? Celui ci?
J'ai eu connaissance de cette exposition mais comme je n'ai jamais lu ces oeuvres c'est assez dérangeant d'aller voir l'exposition sans connaître. il faut que je m'y mettes !
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