17 avril 2016

La Disparition de Georges Perec

 
Résumé : "Il fallait un grand art, un art hors du commun, pour fourbir tout un roman sans ça." "Ça", comprenez ce "rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal". Il fallait substituer, combiner sans trêve et sans faillir, sans céder à la ronde tentation d'utiliser... la lettre "e" ! "Mais pourquoi donc ?", s'exclament les sceptiques et les désabusés. Et Perec de citer un obscur Ramun Quayno : "L'on n'inscrit pas pour assombrir la population." "Qui frappe-t-on d'omission ?", demandent les offusqués et les inquisiteurs ?

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            Dans le cadre de mon challenge Lisons les auteurs oulipiens, j’ai lu ce roman mais, en vérité c’est surtout dans le cadre de mon cours Vie littéraire au XXème siècle. Je souhaitais lire ce livre depuis quelques années maintenant et lorsque j’ai su que j’en avais l’opportunité, je l’ai saisie. Ce ne fut pas aussi concluant que ce que je m’étais imaginé.

            L’histoire est celle d’une disparition : Anton Voyl.  Mais est-ce vraiment une disparition ? Ou plutôt un rapt ? Un suicide ? Que signifie cette lettre au post-scriptum étrange qui brouille les pistes plus qu’autre chose ? Ses amis ne le savent pas et c’est en cherchant la cause qu’ils vont déterrer le passé. Un passé bien sombre ! 


            Un genre d'histoire que je suis loin d'avoir l'habitude de lire et que j'ai beaucoup appréciée. J'ai pris beaucoup de plaisir à chercher en même temps que les personnages, pour comprendre où l'auteur voulait arriver. Le côté ludique m'a beaucoup plu et stimulé : lors de mots difficiles ou hors du commun, je cherchais toujours ce qu'il aurait pu écrire si cette contrainte n'était pas là. Et puis, le fil se déroule et se démêle...

 
            Ce roman est un exploit d’intelligence. J’en ai conscience ! Georges Perec prouve, avec ce roman (le premier écrit après sa cooptation à l’OuLiPo) qu’il est fort, qu’il est très fort. Cette contrainte : écrire sans la lettre « e » pendant 300 pages ne lui fait pas peur et il le montre !

L’histoire ne va pas sans l’écriture. C’est un livre qui parle de lui-même. La disparition de la lettre « e » et la disparition d’un personnage. Sans la lettre « e » beaucoup de mots de la langue française disparaissent et c’est là que ça devient intéressant et difficile en même temps. L’auteur est obligé d’utiliser des synonymes plus ou moins connus ; il fait beaucoup d’inventaires de mots qui signifient tous la même chose. Ils brouillent la lecture et la rendent ardue. 


Je ne sais pas comment dire ce que j’ai ressenti lors de ma découverte livresque : j’ai eu la sensation d’un livre divertissant et loufoque et en même temps très difficile à cerner et à suivre. Je suis ressortie épuisée de cette lecture. J’ai été subjuguée par le vocabulaire foisonnant de l’auteur et j’ai en même temps eu l’impression qu’il en faisait trop. Je n’avais très certainement pas la force, au moment où je l’ai lu pour une lecture qui demandait beaucoup de concentration (période de rush, d’examens, de fatigue mentale et la grippe). Je n’ai certainement pas su apprécier ce roman et cet auteur à sa juste valeur puisque je n’en garde pas un souvenir très positif mais je n’abandonne pas et je retenterai ma chance.
 

http://louvroirdemie.blogspot.ca/2016/04/defi-livresque-lire-les-auteurs-de.html


Points positifs :
  • La prouesse littéraire de Georges Perec
  • L'ambiance loufoque
  • Une intrigue parfaitement ficelée
Points négatifs :
  • Une écriture qui m'en a demandé trop au vu que ma santé
  • Des listes / des inventaires interminables
 

1 commentaire:

  1. Je connais bien ce roman, quoique je ne l'ai jamais lu! C'est vrai que je suis tentée juste pour cette mystérieuse contrainte, alors je pense bien lui laisser sa chance un de ces jours :)

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